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Ça lui rentre dans la peau, par le bas par le haut, elle a envie de chanter, c'est physique

Comment l'organisation de ce qui n'est après tout que des fréquences de vibration de l'air peut-elle nous tirer des larmes, du moins quand le gars qui a planifié ladite organisation est suffisamment doué ?

En d'autres termes, comment la musique arrive à nous émouvoir ?


Il semblerait que ce soit la capacité fondamentale du cerveau humain à la communication avec ses semblables qui prête ses canaux à la réception du fait musical, traduit essentiellement en attentes, comblées, déçues, ou temporisées.

Cela implique en particulier que la syntaxe musicale d'un morceau est en effet analysée par le cerveau. Je vous ai déjà parlé ici de la tonalité, comme hiérarchie des notes et des accords, ou de la forme sonate (par exemple), organisation temporelle d'un morceau de musique en deux thèmes distincts construite autour de cette hiérarchie : ces éléments sont bel et bien détectés clairement par le cerveau et sont liés, en tant qu'attentes, au plaisir de l'écoute, et c'est d'autant plus frappant que cela est vrai quel que soit le degré d'expertise musicale du sujet.


Je viens de vous résumer très grossièrement une conférence passionnante : «l'émotion dans le langage musical», par Emmanuel Bigand, chercheur au CNRS (45 minutes environ).


 


Cependant, parole et musique, en tant que structures cérébrales fortement spécialisées, semblent bien être bien séparées : apprendre une mélodie ou un texte par cœur sont des tâches bien distinctes, contrairement à ce qu'il pourrait sembler quand on considère le chant. Ceci est le sujet de la conférence «l'échec du dialogue entre parole et musique dans le chant», par Isabelle Peretz, de l'Université de Montréal (45 minutes environ).


Et, en attendant d'avoir le temps de visionner ces conférences, voici une présentation résumée de l'état des recherches en sciences neurologiques sur la perception de la musique.

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R
c'est hors sujet mais j'ai été passionné par la lecture deWhy Music?supplément de The Economist - fin décembre 2008qui glose sur l'espect darwinien de l'émotion musicale et de sa production.le genre d'évidence qui s'impose apres l'avoir lue
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D
Merci, Jean-Ollivier. C'est du hors-sujet mais utile !
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J
hors sujet, mais tant pisin memoriam George Perle :George Perle, compositeur et musicologue américain, est mort à  93 ans. Né en 1915 à Bayonne, New Jersey de juifs russes immigrés, Perle a travaillé avec Ernst Krenek dans les années 40. Berg est resté son centre d'intérêt majeur tout au long de sa vie. Il a eu accès  au manuscrit non publié de l'opéra "Lulu" en 1963, et Perle a découvert que le troisième acte n'était pas une simple esquisse, comme le prétendait l'éditeur, mais qu'il était terminé à hauteur de 60%. Ses protestations publiques aboutirent à la réalisation du troisième acte au complet  par Friedrich Cerha et à la représentation intégrale de l'oeuvre en 1979. C'est également Perle qui a révélé que la  "Suite Lyrique" de Berg avait un langage codé ("secret subtext") évoquant sa liaison avec  Hanna Fuchs-Robettin, la soeur de Franz Werfel. Informations tirées du LA Times
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D
À ton service. Ça me rappelle une histoire, un truc sur la cigale et la tortue, ou le lièvre et le lion, je sais plus.T'as pas une autre question à laquelle je répondrai dans un an ? C'est le moment !
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C
Ah bah c'est pas trop tôt!La 1ère fois que j'ai atterri chez toi, Djac, c'est justement la question que je te posais. Il aura certes fallu un peu de temps (doux euphémisme) mais voilà enfin de la réponse solide.Merci donc, hein. Rien à redire, le service est impec.  
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