"Une rencontre ne s’oublie pas, elle vit. Elle alimente, souvent à notre insu, nos pensées, nos décisions, nos comportements, nos choix."
J'ai beaucoup progressé, seul, j'ai franchi beaucoup d'étapes importantes dans ma vie. Mais je tourne en rond, à présent.
Vivre une autre étape, c'est rencontrer quelqu'un, ça consiste en une aventure, un chemin, c'est vivre une expérience, et c'est cela dont j'ai besoin, ma bulle personnelle n'évoluera pas sans l'Autre. Ce ne serait pas la personne en elle-même qui me ferait progresser, mais l'échange avec elle, la relation même, le travail journalier que cela suppose, la construction pas à pas que cela nécessite. C'est de ce chemin-là dont je suis si profondément en demande.
Bordel, oui, j'aimerais tant rencontrer une personne qui poserait sa tête sur mon épaule juste parce qu'elle se sent bien ainsi. Une personne avec qui on ferait les fous avec des oreillers et des chatouilles. Une personne avec qui on on irait manger du saucisson et on se gaverait de bons gâteaux assis dans l'herbe au sommet d'une jolie colline. Une personne qui pourrait compter sur moi et pour laquelle je saurai assurer quand elle va mal. Une personne qui m'engueulerait et me remuerait le cul quand il le faut - et réciproquement. Une personne avec qui on partirait au fin-fond de la France, au hasard des routes, sans savoir où on va, en dormant dans des maisons d'hôte. Une personne avec qui on resterait des week-ends entiers sous la couette, enlacés, brûlants, abandonnés. Une personne qui me raconterait ce qu'elle ressent sur sa vie, ses relations, son être - et à qui je lui raconterait à mon tour. Une personne à qui je ferais visiter les lieux de mon enfance, et ce bout de campagne, là-bas, près de St-Côme, où j'allais si souvent me bâtir des destinées grandioses de cow-boy. Une personne à qui je pourrais faire des petites surprises de temps en temps. Une personne avec qui on pourrait discuter des heures de nous, des autres, du monde - de nos ressemblances et de nos différences. Une personne qui m'accompagnerait dans ma vie et que j'accompagnerais dans la sienne, sans idée préconçue d'un but à atteindre autre que celui-là.
On ne m'a jamais laissé au moins une petite chance, au moins vivre un petit quelque chose. Même pas au moins une belle nuit d'amour. Comme si moi, je n'y avais pas droit, je n'étais pas à la hauteur. Quand j'ai cru enfin avoir trouvé, voilà que ça s'est dérobé. Alors j'ai l'impression d'être un incapable, d'être inexistant, d'être "poussé en bas par des plus beaux, des plus forts que moi", comme dirait Souchon.
On me l'a bien fait comprendre, j'ai l'impression de n'être qu'un sentimentalo-gnangnan, vous savez, le "average frustrated chump", l'abruti crétin qui croit à la lune et qui saoule les filles à force d'être gentil et de se plaindre, exactement comme maintenant, tenez, quel beau cercle vicieux - une lopette, qui compte pour du beurre, à l'écart des vrais hommes qui savent séduire et se taper des meufs, eux. Peu importe que je sache aimer avec générosité, partage et sincérité, peu importe que je cherche à accepter pleinement quelqu'un tel qu'il est.
On me donne même pas ma chance pour prouver que je ne suis pas forcément ça - alors je le deviens d'autant plus. J'étouffe de regrets devant les occasions perdues, de remords de ne pas avoir su faire et dire comme il aurait fallu, et de solitude.
Alors là, voyez, j'ai plus trop le pep's pour continuer le blog, pour l'instant, j'ai un peu les tripes en vrac. Excusez moi pour ce déballage intime. Et on va faire une petite pause, vous voulez bien ?